11. juil., 2016

Le Forgeron, l’Epée et le Chevalier

Au temps du moyen Age, les Forgerons forgeaient les Epées des Chevaliers qui participaient aux combats… Aujourd’hui, je vais vous conter l’histoire de deux épées nées au même endroit…

Au cœur d’un village, se trouvait la forge la plus réputée parmi de nombreux royaumes, transmise de père en fils.

Le Forgeron qui en avait hérité avait commencé très jeune avec son père à apprendre le métier. Il avait repris la forge après le décès de son père car il en était ainsi mais aussi parce qu’il aimait son métier.

Les Chevaliers venait de loin pour acquérir l’une de ses épées, la légende contait que ses épées rendaient les Chevaliers les moins aguerris, braves et courageux sur les champs de bataille.

Ce Forgeron avait un apprenti qui travaillait avec lui, il était là car son père l’y avait mis pour qu’il apprenne un métier. Il n’avait pas choisit de devenir forgeron mais il apprenait à le devenir.

Le Forgeron réalisait ses épées avec amour. Bien que les lames, les pommeaux et les gardes se ressemblent toutes avec des variations, en dehors des commandes spéciales aux effigies d’un royaume ou d’un grade de chevalerie, chaque épée restait unique.

Le Forgeron passait des heures à travailler la lame au marteau sur son enclume. Il commençait par plonger le morceau de fer qui deviendrait la lame, après de longues heures de travail, dans le foyer de son feu.

Il maintenait celui-ci toujours allumé et soufflé régulièrement pour maintenir la température parfaite afin de ne pas faire fondre le métal mais le rougir suffisamment pour le rendre malléable. Puis le marteau avec une cadence précise venait marteler la lame, telle une musique rythmée dont seul le forgeron connaissait le secret de la partition, acquis avec des années de patience, celui qui donnait vie aux plus belles lames du royaume. La lame prenait vie sous les coups du marteau jusqu'à devenir une lame aiguisée, façonnée et poinçonnée de la marque de la forge sous la garde. Les pommeaux étaient aussi réalisés en forge, coulés dans des moules réalisés sur mesure, puis assemblés sur les fusées et recouvert de lanières de cuirs tressées.

Les épées finalisées façonnées avec amour et patience, devenaient parfaites dans l’équilibre de la lame profilée, le poids du pommeau qui était précis pour éviter le déséquilibre.

Ces épées devenaient des extensions des Chevaliers et représentaient la sagesse, et la force du forgeron tout autant que le courage et la justice des Chevaliers.

Quant à l’Apprenti, il réalisait aussi les épées à la forge mais n’ayant pas choisit ce métier, ces gestes étaient mécaniques, car il les avait appris du forgeron et avec le temps, ces épées au début très imparfaites, étaient devenues fonctionnelles, et étaient destinées pour être vendues aux combattants des royaumes. Ses épées, ni laides, ni belles, ni parfaites, ni imparfaites étaient des épées fonctionnelles.

Un jour, un Chevalier vaniteux et fortuné, qui se vantait d’avoir bataillé lors des plus grandes batailles, choisit la plus belle épée de la forge. Il voulait acquérir la plus précieuse et la plus belle, pour impressionner ses adversaires sur le champ de bataille par l’éclat et la beauté de sa lame ainsi que les autres chevaliers du royaume.

Le même jour, un brave Chevalier, appartenant à un autre royaume, se présenta à la forge pour acquérir une épée. Il était brave mais peu riche. Il choisit alors une épée parmi celles forgées par l’Apprenti, elle n’était ni belle ni impressionnante mais il l’avait choisie et elle devint sienne et son objet le plus précieux.

Quelques temps après, les deux royaumes auxquels appartenaient les deux Chevaliers, entrèrent en guerre.

Le Chevalier vaniteux admirait sa lame quand elle battait l’air, quand elle frappait la lame de l’adversaire ou qu’il le blessait avec. Il était persuadé de prendre le dessus car son adversaire était impressionné par la beauté de sa lame. Mais son épée n’était pour lui qu’un simple objet qui lui servait à le valoriser.

Quant au brave Chevalier, il aimait sa lame comme une extension de lui même. Elle le protégeait, l’accompagnait, le défendait face à ses adversaire. Il la respectait et il faisait corps avec elle sur les champs de bataille.

Après avoir bataillé de nombreuses heures, ces deux Chevaliers épuisés, blessés, se retrouvèrent confrontés face à face. Le Chevalier vaniteux quand il vit la lame du brave Chevalier, sourit intérieurement et pensa que sa lame impressionnerait son adversaire. Quand au brave Chevalier, nullement impressionné par la lame de son adversaire, était confiant dans la sienne, elle l’avait accompagnée et permis de gagner de nombreux combats bien avant celui-ci. Ils combattirent donc l’un contre l’autre, leurs lames battant l’air pour parer les coups de celle de l’autre, des étincelles jaillissaient comme un feu d’artifice quand elles se rencontraient…Le brave Chevalier commença à avoir le dessus sur le Chevalier vaniteux, et celui ci ne comprenait pas, il était en plein désarroi, il avait toujours eu le dessus auparavant, sa lame étant la plus belle de son royaume. Un dernier coup de lame du brave Chevalier vint transpercer le flanc du Chevalier vaniteux, désemparé. Ce dernier s’effondra et laissa choir sa lame sur la terre près de là où il gisait, rendant son dernier souffle.

La bataille venait de prendre fin, personne n’avait gagné ni perdu, alors le brave Chevalier épuisé, blessé mais vivant, s’assit, nettoya sa lame avec respect, la remercia d’être sa fidèle compagne, qui veillait sur lui et le protégeait à chaque nouveau combat. Il repris la route pour rejoindre son royaume et retrouver les siens.

Le mot de la fin :

Certaines personnes dans la vie ont la chance d’être bien nées ou de pouvoir acquérir les meilleurs et les plus beaux outils, mais s’ils ne savent pas les apprécier à leurs juste valeur, les respecter, et apprendre à les utiliser, ils ne leurs sont pas d’une grande utilité.

Quant à d’autres, ils sont moins bien nés, et ou n’ont pas la possibilité de pouvoir acquérir les meilleurs outils mais en acquièrent des similaires moins beaux ou moins bons peut être mais fonctionnels.

Ils apprennent à les utiliser, ils les respectent, se les approprient et finissent par devenir partie intégrante d’eux même. Ils avaient peut être moins au départ mais au final, ils ont gagné beaucoup plus…

Des outils restent des outils, ce sont nos propres valeurs et la façon dont nous les utilisons qui leurs donnent une valeur...

Aurèle